Il arrive très
souvent qu’une jeune fille atteinte d’anorexie souffre d’aménorrhée, c’est-à-dire
d’absence ou d’interruption de ses menstruations. Cette aménorrhée peut avoir
des conséquences sur la production de certaines hormones, comme celles de la
reproduction, la lutéine (progestérone) et les folliculostimulines sécrétées
par l’hypothalamus afin de provoquer les menstruations. Si la jeune fille réussit
à reprendre son poids normal, tout le processus hormonal reprendra son cycle habituel.
Si toutefois, l’hypothalamus et l’hypophyse ne parviennent pas à commander le
retour du cycle menstruel, la patiente peut à nouveau rechuter dans l’anorexie.
Les anorexiques
sont souvent incapables de manger. Non seulement ils n’ont pas faim, mais en
plus ils se sentent bien sans nourriture. Le jeûne est comme une seconde vie.
Cette sensation provient d’un état de dépendance. En effet, le jeûne provoque
des changements chimiques dans l’organisme. Il se produit des sécrétions d’enképhalines
et d’endorphines, c’est-à-dire des opiacés, à des niveaux forts élevés dans le
liquide céphalo-rachidien du patient. Les médecins cherchent à savoir si le jeûne
provoque ce dopage naturel ou si la drogue sécrétée par l’organisme lui-même
est responsable de l’anorexie.
On sait que les médicaments
inhibiteurs des opioïdes administrés aux patients anorexiques les aident à
retrouver leur poids normal. Le lien est donc réel, mais on ne sait toujours
pas dans quel ordre ?
Il reste un
certain nombre de questions embarrassantes que les chercheurs continuent de se
poser, comme de savoir pourquoi plus de femmes souffrent d’anorexie et si peu d’hommes.
Cette différence
provient-elle d’un problème génétique, social ou des deux combinés ?
Y a-t-il une
relation entre les anomalies des neurotransmetteurs ou les déséquilibres
hormonaux et les troubles de l’alimentation, ou est-ce que c’est un fait casuel ?
On se demande
toujours s’il existe un lien entre la boulimie qui provoque une envie de manger
jusqu’à se faire vomir et l’anorexie qui provoque la purge et le jeûne jusqu’à
ne plus manger du tout.
Si un lien existe
vraiment, est-il génétique, biologique, sociale ou les trois en même temps ?
Bien que des réponses
théoriques semblent être satisfaisantes, que des statistiques et des études
apportent des éléments de réponses cohérentes, il est difficile de définir l’anorexie
ou la boulimie selon une cause bien précise.
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